Rubrique nouvelles
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Bonnes lectures!
École du management Paris
Le point de vue de l'Ecole de Paris du Management
La révolution du Globish
Voici un ouvrage qui, sous des dehors aimables, prône une vraie révolution. On dit souvent que l'anglais (ou l'américain) est la langue officielle du "village mondial". Ceux qui ne sont pas nés sous des cieux anglophones se sentent donc souvent mal à l'aise dès qu'ils ont à échanger avec des anglophones : ils ont peur de faire des fautes, et comprennent souvent avec difficulté les anglophones et ils se font mal comprendre d'eux ; ils se sentent dans la situation désagréable du dominé. Lorsqu'ils échangent avec des non-anglophones, cela va mieux : comme tout le monde fait des fautes, personne n'a de complexes, et chacun se rend compte avec plaisir qu'il échange mieux avec ses interlocuteur italiens, grecs ou guatémaltèques que ne le fait un anglophone natif.
Jean-Paul Nerrière fait alors une théorie de ce fait que chacun peut observer dès lors que ses affaires l'amènent à sillonner le monde. Le monde a toujours eu besoin d'une langue commune pour échanger, langue souvent pauvre, à la grammaire incertaine et se prêtant à une variation extraordinaire des accents. Du temps de l'empire romain, on massacrait le latin par des barbarismes. Aujourd'hui ce n'est pas l'anglais qu'on parle, mais le globish, qui ne dispose de pas plus de 1500 mots. Pour Jean-Paul Nerrière les non-anglophones ont une immense supériorité sur les anglophones : ils comprennent et parlent beaucoup mieux le globish. En effet, à force d'entendre de l'anglais pendant 95 % de leur temps, les anglophones n'ont pas l'oreille exercée à comprendre les accents globish variés ; ils ne savent pas restreindre leur vocabulaire, ni prononcer un globish acceptable. Par ailleurs quand un "globiphone" signe des lettres préparés par collaborateurs non anglophones, il peut laisser passer les fautes sans grand risque, à supposer même qu'il les voie, alors que l'anglophone a le choix entre faire perdre la face au collaborateur ou être vu comme une personne inculte ou laxiste par ses pairs anglophones.
Comme les globiphones sont plus nombreux que les anglophones (88 % contre 12 %), il est temps qu'il s'activent pour qu'on assume une évidence : il faut désormais parler globish dans le village mondial, l'apprendre à l'école (ce qui n'empêche pas d'apprendre par ailleurs l'English comme langue de culture). Si vous rencontrez un anglophone que vous comprenez mal, dites lui « could you repeat in Globish, please ? », et c'est vous qui le mettrez mal à l'aise. Jean-Paul Nerrière annonce alors un déclin de l'anglais, sapé, vidé de ses richesses, par les attaques du globish. Il avance de façon très argumentée que, si le français a perdu la partie comme langue du village mondial pour la vie ordinaire et la vie des affaires, il a une partie à jouer comme première langue de culture.
C'est donc un livre nourri d'exemples, drôle, pratique (vous trouverez des conseils fort utiles pour apprendre à parler globish et des tests très amusants), profond et même subversif. Il faut donc le lire toutes affaires cessantes.
On attend maintenant avec impatience une traduction (ou plutôt une adaptation) en … globish
Michel Berry
L’Ecole de Paris du management, créée en 1993 n’a ni élèves ni professeurs, au sens traditionnel du moins. C’est une institution unique en son genre, qui organise des échanges entre des praticiens et des chercheurs, selon des modalités assurant l’ouverture des débats et la qualité orale et écrite des travaux. Elle organise une cinquantaine de rencontres par an, le plus souvent en petits groupes, contribuant chacune à un apport original au management : témoignage sur une expérience originale, développement théorique nouveau, etc. Chaque séance donne lieu à un compte rendu, dont on peut prendre connaissance par le Journal de l’Ecole de Paris (bimestriel) ou par un site web français-anglais (www.ecole.org).
Rapport au Conseil de l'Europe
Le rapport soumis au Conseil de l’Europe sur le thème: "Autour du concept d’anglais international "
Le rapport soumis au Conseil de l’Europe sur le thème « autour du concept d’anglais international : de « l’anglais authentique » à « l’anglais réaliste » par Barbara Seidlhofer de l’université de Vienne.
Sont mentionnées ainsi deux versions de l’anglais : le premier, « l’anglais langue nationale » dans tout son académisme, et ensuite « l’anglais langue internationale » avec tout son pragmatisme, et dans lequel nous pouvons reconnaître le globish.
Car, bien que n’ayant pu avoir connaissance des théories présentées dans « don’t speak English, parlez globish », ce rapport de 2003 rejoint parfaitement les préoccupations et convictions développées dans cet ouvrage. Les lecteurs observeront qu’il suffit ici de substituer le mot « globish » à l’expression « anglais langue internationale » pour trouver un soutien exact et détaillé aux idées « du globish ».
Quelques extraits :
« l’anglais langue internationale est pratiquement absent des programmes d’enseignement des langues et des manuels. Généralement parlant, il n’a donc aucun impact majeur sur la matière « anglais », que ce soit au niveau du concept, de la description linguistique ou de l’approche pédagogique concernée.
Au contraire, on se concentre toujours sur l’ »accumulation » de compétences (parler et écrire de mieux en mieux l’anglais, comme le font les locuteurs natifs) et sur l’objectif de communiquer correctement avec les locuteurs natifs (et à certains niveaux de maîtriser la langue presque aussi bien qu’eux). »
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« ……. Comme si les personnes dont la prononciation n’imite pas celle d’un locuteur natif ne pouvaient pas parler couramment l’anglais… »
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« Traditionnellement, l’idée d’une langue est si intimement et si automatiquement liée à ceux dont elle est la langue maternelle qu’il est très difficile de libérer un « espace conceptuel » pour l’anglais langue internationale. »
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« (en anglais de communication internationale)… l’adaptation à l’interlocuteur pourrait s’avérer plus importante pour l’efficacité de la communication que la « correction » ou l’idiotisme des termes d’anglais langue nationale.
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« on s’est demandé dans quelle mesure l’anglais écrit (dans des articles de journaux spécialisés par exemple) doit se conformer aux conventions d’usage des locuteurs natifs, permettant ainsi aux journaux d’anglais langue nationale d’exercer une sorte de sélection fondée non sur les compétences de l’auteur, mais purement et simplement sur des critères linguistiques dont la pertinence pour la compréhension internationale n’est pas démontrée.. »
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« depuis assez longtemps déjà, des publications montrent, sous des angles différents, qu’il est souhaitable de considérer enfin l’anglais langue internationale comme un but pédagogique réaliste. Cependant… ces rares encouragements à repenser l’enseignement de l’anglais n’ont eu aucun impact significatif sur l’élaboration des programmes ces vingt dernières années. »
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« en abandonnant l’objectif irréaliste d’atteindre une communication « parfaite » dans un anglais « presque parfaitement idiomatique », on libérerait du temps pour se consacrer sur les savoirs-faire et les processus susceptibles de servir dans des conversations en anglais langue internationale… Les savoir faire concernés sont les suivants : exploiter le contexte extralinguistique, évaluer le répertoire linguistique des interlocuteurs, aider son interlocuteur en l’écoutant, signaler que l’on n’a pas compris sans perdre contenance, paraphraser, demander à l’interlocuteur de répéter, etc.,… ».
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« le fait de séparer l’anglais langue internationale de l’anglais langue nationale présente aussi des avantages pour l’anglais langue nationale et ses locuteurs, puisqu’il laisse intactes les variétés de l’anglais natif pour toutes les fonctions que seule une langue première peut remplir. »
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« lorsqu’une nouvelle description de l’anglais sera disponible et acceptée, celle d’un anglais non lié à ses locuteurs natifs, les enseignants dont l’anglais n’est pas la langue maternelle ne seront plus obligés de se prendre pour ce qu’ils ne sont pas. Au contraire, ils disposeront d’outils efficaces pour affirmer leur rôle professionnel en tant que locuteurs et enseignants fiables et compétents de l’anglais international. Ils n’auront plus une identité d’emprunt, mais une identité qui leur est propre en tant qu’usagers internationaux d’une langue internationale . »
Ce rapport mérite lecture complète, les citations ne pouvant que le tronquer. Il est disponible sur :
http://www.coe.int/T/F/Coop%E9ration_culturelle/education/Langues/Politiques_linguistiques/Activit%E9s_en_mati%E8re_de_politique/Etudes/SeidlhoferFR.pdf
Présentation Claire Aubé
Présentation synthétique du "globish" par Claire Aubé, journaliste.
Le globish, résumé par Claire Aubé (journaliste à "Enjeux/les Echos") pour son intervention introductive en interview de l’auteur, Jean-Paul Nerrière, sur la radio BFM le 23/04/2004.
Si vous travaillez dans une grande entreprise, vous avez sûrement assisté à la scène suivante: le président français de cette grande entreprise française haranguant en anglais des cadres dirigeants en grande majorité français.
Au grand désespoir des défenseurs de la langue française, de plus en plus d’entreprises utilisent l’anglais, non seulement dans les échanges avec leurs partenaires étrangers ou dans les rapports financiers et sociaux, mais aussi dans leurs publicités et même pour communiquer en interne.
La logique affichée par ces entreprises est simple : il faut faciliter les échanges et la communication ; avec des salariés et des clients aux quatre coins du monde, mieux vaut instaurer l’anglais comme première langue dans l’entreprise, quitte à mettre de côté ses origines françaises.
Mais si au lieu d’obtenir une communication fluide entre salariés de tous pays, on aboutissait à l’effet inverse : des échanges bloqués, une communication bouchée, et des cadres dévorés par la frustration ?
C’est vrai, il n’y a rien de plus frustrant que d’avoir des compétences et de ne pas pouvoir les exprimer. Et il n’y a rien de plus courant que ces réunions, où faute de maîtriser la langue de Shakespeare… on se tait.
Exemple typique : vous être convoqué à une conference call pour décrocher le client du siècle. Mais l’échange se fait en anglais, et le temps de formuler dans votre tête la remarque pertinente et judicieuse qui vous ferait remarquer du grand chef, on est déjà passé à un autre sujet.
C’est classique mais ça énerve toujours. C’est un peu comme quand à l’école, on connaît la bonne réponse, mais le temps qu’on se décide à lever la main… il est déjà trop tard. Le pire, c’est que ces réunions permettent à des incompétents notoires mais hélas meilleurs anglophones de s’exprimer.
C’est généralement à ce moment là que, frustré mais complexé, on décide de se remettre « sérieusement » à sa grammaire anglaise.
On achète trois méthodes différentes de langue, on entasse cassettes et cd dans la voiture et parfois, effort suprême, on s’inscrit à un cours du soir dont les publicités ornent les couloirs du métro parisien et nous narguent. Après une journée de travail bien remplie, choisir d’aller suer à grosses gouttes sur une version anglaise peut sembler un brin masochiste.
Mais chacun sait qu’écrire sur un cv : « anglais deux points scolaire » ou pire encore « notions » serait carrément kamikaze. Ne pas bien parler anglais, c’est non seulement rédhibitoire sur un cv, c’est aussi ringard.
Parler anglais, c’est cool, c’est in, c’est top. Surtout quand les jeunes générations biberonnées au « Just do it » et autres slogans affichent fièrement leur bilinguisme. Bilinguisme supposé, car la vérité, c’est que nombreux sont les cadres français, jeunes et moins jeunes, qui ne sont pas du tout « fluent ».
Heureusement, le premier manuel de globish vient se sortir, écrit par un ancien vice-président d’IBM Etats-Unis, s’il vous plaît, mais quand même bien de chez nous.
Le globish - rien à voir avec le gloubi-boulga de nos trentenaires régressifs - le globish donc, ce n’est pas de l’anglais, bien que ça en soit dérivé, ce n’est même pas une langue.
C’est le dialecte parlé par un Français quand il rencontre un Danois ou par un Néerlandais discutant avec un Argentin. C’est un outil de communication mondiale qui vise l’efficacité. On ne cherche pas à impressionner son entourage par sa maîtrise de subtilités linguistiques mais à conclure des affaires. Une phrase essentielle en globish, et dont ne peut nier le caractère universel, c’est : « Business first ».
Le globish s’apprend vite. Il ne compte pas plus de 1500 mots. Si vous ambitionnez d’aller au-delà, attention : vous désirez en fait apprendre l’anglais. Mais surtout, le globish a un effet libérateur.
Les globiphones – puisque c’est ainsi qu’il faut les appeler - disposent d’un avantage sur les anglophones natifs : ils sont plus nombreux.
En effet, 88% des habitants de cette planète n’ont pas l’anglais pour langue maternelle. Français, Néerlandais ou Brésiliens se comprennent très bien quand ils s’expriment en globish. Ils sont habitués aux fautes de syntaxe, au vocabulaire hésitant et aux accents multiples, alors qu’un Anglosaxon ne comprend finalement bien qu’un autre Anglosaxon. Et encore.
Le manuel de globish a de quoi rassurer et décomplexer tout cadre de multinationale. C’est un message subversif qu’il nous délivre : Globiphones de tous pays, unissez-vous et prenez le pouvoir : à la prochaine réunion tenue par un Texan au débit aussi rapide qu’incompréhensible, demandez-lui en articulant soigneusement : «Could you repeat in globish please ?»
Le Monde 22/10/2004
le Globish dans le Monde du 22 octobre 2004
Le Monde daté du 22 octobre 2004 commente largement la recommandation du rapport de Claude Thélot selon laquelle il faut maintenant inculquer aux jeunes générations un « anglais de communication internationale ». Le cœur de la Une, deux articles en page 11 et un édito en page 22 en traitent amplement. Le journal publie aussi le texte ci dessous que je lui avais soumis avant de connaître son intention de traiter copieusement ce sujet. Il convient de noter que les autres analyses convergent parfaitement avec la mienne dans l'examen des préoccupations essentielles, mais font souvent référence à un « concept mal défini » pour qualifier le nouvel anglais élémentaire espéré. Dans les 24 heures de la parution, 1800 internautes ont visité le site qui vous accueille ici. Nombre d’entre eux m’ont écrit pour me dire en substance : « voilà, votre globish, c’est la définition qui manquait à ce concept, et elle répond entièrement à l’attente ».
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