« Panoramiques » a été fondé par Guy Hennebelle, dont la récente et trop précoce disparition est avec raison l’objet de nombreux hommages dans le numéro du 4e trimestre 2004 intitulé « L’avenir s’écrit aussi en français ».
Dans la ligne de son fondateur, cette publication a pour ambition clairement affirmée d’être « roborative… résolument non conformiste… n’hésite pas à confronter dans ses livraisons des opinions antagonistes… »
Il est, à ce titre, notable, qu’elle consacre onze pages au globish, en un article signé de l’auteur, Jean-Paul Nerrière. Une forte proportion des autres textes reprennent des convictions traditionnelles dont le livre « parlez globish » avait déjà entrepris la contestation, si ce n’est le démontage. L’antagonisme et l’équilibre des opinions se trouvent donc bien respectés.
Après avoir donc laissé loyalement le globish ainsi défendre ses convictions, le directeur de ce numéro de Panoramiques consacré à la langue française, Marc Favre d’Echallens pose en contrepoint une suite de questions pertinentes et nous livre cette réflexion : « le rapport d’octobre 2004 de la Commission du débat national sur l’avenir de l’Ecole dit rapport Thélot, semble faire la promotion du globish, en considérant comme un savoir indispensable « l’anglais de communication internationale… ». Très exactement, mais Monsieur Thélot n’avait pas encore lu le livre traitant du globish au moment du dépôt de son rapport, et ne pouvait donc y faire référence.
Panoramiques cite aussi une très clairvoyante analyse de François Taillandier, parue dans l’Humanité du 8 juillet 2004 : « le français continue d’apparaître comme une langue plus fortement que tout autre liée à une littérature, à une pensée critique, à une culture. Le français ne semble jamais être devenu ce qu’est aujourd’hui l’anglais, une pure langue véhiculaire débarrassée de toute référence à un enracinement historique et à une forme de civilisation. S’il (le français) est perçu ainsi, et si cette perception est réelle, cela veut dire que ce n’est pas l’anglais qui s’oppose au français, lequel aurait perdu une prévalence qui lui serait due on ne sait au nom de quoi. L’enjeu aujourd’hui en Europe, ce serait l’idée qu’on se fait d’une langue : doit-elle être un simple instrument de communication immédiate et pratique ? Ou l’accès à un passé, à un patrimoine, à ce que pensèrent et sentirent d’autres avant nous ? Si l’on choisit cette question, et si l’on choisit la seconde réponse, alors oui, on peut défendre le français, en sachant qu’avec lui on défend toutes les langues. Y compris l’anglais ».
Vous avez vu très juste, Monsieur Taillandier, et « parlez globish » soutient votre vision, en y ajoutant que répondre oui à votre seconde question, c’est ramener le parler recommandé par Monsieur Thélot à quelque chose de bien différent, privé de la même ambition. C’est toute l’idée, tactique et pratique, du globish : voir dans le livre les chapitres 10, 11, et surtout 12 « où l’on ose esquisser une autre ambition pour la langue française ».
Ailleurs, dans Panoramiques, Robert Phillipson déclare : « l’anglais est utilisé efficacement par d’innombrables personnes dont ce n’est pas la première langue, ce qui fait que la « propriété » de l’anglais change, et ces locuteurs devraient peut-être être considérés comme des locuteurs compétents d’une langue non-nationale, ou post-nationale, plutôt que des sujets parlant mal un anglais maternel. C’est là une idée intéressante, mais il est difficile de voir les implications qu’elle peut avoir pour la pédagogie de la langue… » Un nouvel ouvrage sur le globish devrait, au prochain printemps, apporter des réponses concrètes à cette interrogation.
Bonne lecture de cette revue objective et tolérante, aux horizons variés et documentés, et merci à elle pour son intérêt en faveur du globish.
Vous pouvez acheter ce numéro en explorant le site « www.corlet-« Panoramiques » a été fondé par Guy Hennebelle, dont la récente et trop précoce disparition est avec raison l’objet de nombreux hommages dans ce numéro intitulé « l’avenir s’écrit aussi en français ».
Dans la ligne de son fondateur, cette publication a pour ambition clairement affirmée d’être « roborative… résolument non conformiste… n’hésite pas à confronter dans ses livraisons des opinions antagonistes… »
Il est, à ce titre, notable, qu’elle consacre onze pages au globish, en un article signé de l’auteur, Jean-Paul Nerrière. Une forte proportion des autres textes reprennent des convictions traditionnelles dont le livre « parlez globish » avait déjà entrepris la contestation, si ce n’est le démontage. L’antagonisme et l’équilibre des opinions se trouvent donc bien respectés.
En soutien de la thèse du globish, le directeur de Panoramiques, Marc Favre d’Echallens pose une suite de questions pertinentes et nous livre cette réflexion : « le rapport d’octobre 2004 de la Commission du débat national sur l’avenir de l’Ecole dit rapport Thélot, semble faire la promotion du globish, en considérant comme un savoir indispensable « l’anglais de communication internationale… ». Très exactement, mais Monsieur Thélot n’avait pas encore lu le livre traitant du globish au moment du dépôt de son rapport, et ne pouvait donc y faire référence.
Panoramiques cite aussi une très clairvoyante analyse de François Taillandier, parue dans l’Humanité du 8 juillet 2004 : « le français continue d’apparaître comme une langue plus fortement que tout autre liée à une littérature, à une pensée critique, à une culture. Le français ne semble jamais être devenu ce qu’est aujourd’hui l’anglais, une pure langue véhiculaire débarrassée de toute référence à un enracinement historique et à une forme de civilisation. S’il (le français) est perçu ainsi, et si cette perception est réelle, cela veut dire que ce n’est pas l’anglais qui s’oppose au français, lequel aurait perdu une prévalence qui lui serait due on ne sait au nom de quoi. L’enjeu aujourd’hui en Europe, ce serait l’idée qu’on se fait d’une langue : doit-elle être un simple instrument de communication immédiate et pratique ? Ou l’accès à un passé, à un patrimoine, à ce que pensèrent et sentirent d’autres avant nous ? Si l’on choisit cette question, et si l’on choisit la seconde réponse, alors oui, on peut défendre le français, en sachant qu’avec lui on défend toutes les langues. Y compris l’anglais ».
Vous avez vu très juste, Monsieur Taillandier, et « parlez globish » soutient votre vision, en y ajoutant que répondre oui à votre seconde question, c’est ramener le parler recommandé par Monsieur Thélot à quelque chose de bien différent, privé de la même ambition. C’est toute l’idée, tactique et pratique, du globish : voir dans le livre les chapitres 10, 11, et surtout 12 « où l’on ose esquisser une autre ambition pour la langue française ».
Ailleurs, dans Panoramiques, Robert Phillipson déclare : « l’anglais est utilisé efficacement par d’innombrables personnes dont ce n’est pas la première langue, ce qui fait que la « propriété » de l’anglais change, et ces locuteurs devraient peut-être être considérés comme des locuteurs compétents d’une langue non-nationale, ou post-nationale, plutôt que des sujets parlant mal un anglais maternel. C’est là une idée intéressante, mais il est difficile de voir les implications qu’elle peut avoir pour la pédagogie de la langue… »
Bonne lecture de cette revue objective et tolérante, aux horizons variés et documentés, et merci à elle pour son intérêt en faveur du globish.
Vous pouvez acheter ce numéro en explorant le site « www.corlet-editions.fr"