Les journées du livre à Sablet, les 24 et 25 juillet 2004..
Abrité dans le triangle entre Avignon, Orange et Vaison la Romaine, ce charmant village provençal accueillait cette année cent trente écrivains invités parmi le cinq cents qui en avaient ambitionné l’honneur.
Des signataires parmi les plus prestigieuses de la francophonie s’y retrouvaient : Jean-François Khan, Max Gallo, Henriette Walter, Jean Amadou, Huguette Bouchardeau, Mireille Calmel qui vient de franchir le million d’exemplaires avec « le lit d’Aliénor », le tout sous le parrainage de Franz-Olivier Giesbert. Les genres que certains considéreraient à tort comme mineurs y étaient représentés, tels que la bande dessinée et le roman policier, qui méritent certainement l’intérêt dès que s’y trouvent la qualité et l’inspiration. L’ostracisme et la pensée unique n’ont pas leur place à Sablet.
Très convoité, le prix du premier roman y a été attribué à Metïn Arditi pour son livre « Victoria Hall ». Cet auteur, de naissance turque, marié avec une Grecque, réside à Genève. La francophonie n’a pas de frontière ! Il s’est vu récompensé par un chèque de mille euros accompagné de son poids de l’excellent Côtes-du-rhône qui a précédé la littérature dans la célébrité du village.
Pour ma part, j’ai présenté le globish dans une conférence qui a rassemblé une soixantaine de personnes. Beaucoup de questions intéressantes et d’approbation documentée, en particulier sur les conséquences culturelles de ma théorie, à peine effleurées dans le livre « don’t speak English, parlez globish ».
Les ventes de l’ouvrage ont également bien marché, nombre de visiteurs à Sablet ayant aperçu cette idée novatrice dans la presse, qui l’a traitée maintenant dans vingt-cinq apparitions différentes. Quelques professeurs d’anglais sont venus se manifester, parfois en couple : tous ceux qui se sont exprimés tombaient d’accord sur le fait que les moyens attribués à leur enseignement ne permettaient guère de fabriquer des élèves bilingues à la sortie du secondaire. Là où mon calcul délibérément optimiste disait que chacun de ces écoliers n’aurait pas parlé anglais avec son maître plus de quatorze heures pendant toute sa scolarité, un couple de visiteurs enseignants m’a démontré que le chiffre réaliste était plutôt de dix minutes par an.
J’ai aussi rencontré Henriette Walter, immense linguiste de réputation mondiale. Elle était apparue dans « Métro » le 13 mai, sollicitée pour commenter sur le globish, en complément à l’article que lui consacrait alors ce journal gratuit de très forte diffusion. Accueil particulièrement chaleureux d’une personne qui avait lu le livre et l’avait apprécié. Elle me complimentait spécialement pour la distinction clairement faite dans ma rédaction entre l’anglais, langue de culture qui a et conservera l’intérêt justifié par son patrimoine, et le globish, ustensile de communication qui ne veut pas ambitionner un tel rôle.
Comme les précédentes, cette dix septième édition des journées du livre permettaient aux visiteurs de discuter avec les auteurs, de feuilleter les ouvrages, et d’acheter de quoi meubler activement les loisirs de l’été et des mois suivants. Je suis particulièrement heureux d’avoir pu y présenter le sujet qui motive en ce moment votre visite de ce site.
Si vous vous trouvez dans le midi les 24 et 25 juillet 2004, venez y assister, vous ne serez pas déçus. J’y présenterai le "globish" dans l’oliveraie entourant la propriété où est élaboré le célèbre vin du Domaine de Verquières (selon un horaire qui sera communiqué ultérieurement). Ma conférence traitera brièvement de ce que vous aurez lu dans le livre « parlez globish » et surtout des conséquences prévisibles sur le français et la culture francophone : sujet controversé, mais il n’est pas interdit d’être prévoyant.
La circulation dans les rues de cette pittoresque cité vous fera rencontrer les autres écrivains, et déguster les produits des vignobles locaux (méritent le détour, les un comme les autres…)