Une analyse très minutieuse d'un rédacteur qui semble avoir tout compris sans avoir eu à rencontrer directement l'inventeur du "globish".
A lire sur http://www.webdetente.com/tendances/anglais-globish-langue-etrangere-558
Suit un début de forum, dont les deux premiers intervenants attaquent la solution du globish en ventant la suprématie de l'esperanto.
Ce sujet est traité dans le livre "don't speak English, parlez globish". Il suffira ici de signaler que la communauté espérantiste surveille attentivement tout ce qui se dit du globish sur le web pour immédiatement déclencher un tir de barrage destiné surtout à vanter leur passion.
Le globish ne peut recevoir plus éloquent hommage de la part d'une idée vieille de 120 ans, et fort connue, qui prend la peine de signaler ainsi son inquiétude devant la montée d'une toute jeune idée concurrente. Si le globish ne présentait pas un sérieux danger pour l'esperanto dans son réduit résiduel, les partisans de cette approche n'en parleraient même pas.
En fait, et c'est écrit ailleurs, ces espérantistes n'ont compris que ce qui les touche: leur esperanto a la prétention d'être une langue, avec autant de mots qu'en anglais (615.000, bon courage), une littérature, et une culture mondiale dont le partage voulait gommer les différences, et éliminer les guerres. Deux guerres mondiales et une guerre froide plus tard, et des conflits localisés innombrables, le bilan est clair: ça n'a pas fonctionné. Reste le seul rêve de faciliter la communication internationale... Le globish y arrive en définissant un niveau d'anglais suffisant, et en amenant les Anglophones à s'aligner consciemment sur ce niveau. S'ils ne le font pas, ils courrent le risque sérieux d'être largués. De nombreux auteurs anglophones, et en particulier américains le proclament maintenant, en parlant spécifiquement du globish. Aucun ne propose d'opter pour l'esperanto.
L'esperanto est une belle idée périmée qui survit dans le coeur de passionnés comme une langue fabriquée de toutes pièces. Le globish part d'une réalité observée concrètement, la diffusion de l'anglais, et entreprend de limiter cette langue à un outil pratique, sans prétention culturelle, mais avec la meilleure certitude d'efficacité pratique partout dans le monde.
Si vous ne me croyez pas, allez à la gare de Pékin pendant les prochains JO, et essayez de vous faire expliquer en espéranto où prendre le train pour Shang-Hai. En revanche, vous pourriez avoir par les annuaires internet découvert à Pékin un correspondant espérantiste que vous retrouverez sur rendez-vous: vous pourrez à loisir discuter avec lui des analogies entre la pensée de Jésus et celle de Confucius. Autre ambition que celle du globish.
Bonne lecture.